
Evolution du calcul du DPE au 1er janvier 2026 : favoriser l’électrification du chauffage des logements
Quelques éléments de contexte (Communiqué du 1er ministre)
- Le 9 juillet 2025, le gouvernement a annoncé son intention de modifier le calcul du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) en abaissant, d’ici la fin de l’année, le coefficient de conversion en énergie primaire (CEP) de l’électricité, qui passerait de 2,3 à 1,9. L’arrêté correspondant a été publié le 26 août 2025 (disponible ici) et entre en vigueur le 1er janvier 2026.
- Ce changement est significatif : le CEP de l’électricité intervient directement dans le calcul de la lettre « énergie » du DPE. Une baisse de 17,4 % de ce coefficient revient à considérer que les logements consomment 17,4 % d’électricité en moins, une fois cette consommation convertie en énergie primaire.
- La conversion en énergie primaire est une méthode conventionnelle permettant de comparer les performances énergétiques des logements, tous vecteurs confondus. Elle tient compte de toute l’énergie mobilisée depuis la source (centrale, transport, etc.) jusqu’à l’usage final dans le logement.
- Concrètement, un CEP de 1,9 signifie qu’il faut 1,9 kWh d’énergie primaire pour produire 1 kWh d’électricité consommée par les ménages dans leur logement. Cela s’explique notamment par le faible rendement des centrales thermiques : une grande partie de l’énergie potentielle entrante (principalement issue d’oxyde d’uranium, et dans une moindre mesure de gaz et de fioul) est dissipée sous forme de chaleur, notamment lors du refroidissement du circuit secondaire.
- Pour les autres vecteurs énergétiques (gaz, bois, réseaux de chaleur), le CEP est fixé à 1 : cela signifie que l’on considère que 1 kWh livré correspond à 1 kWh extrait, car il n’y a pas de pertes de transformation énergétiques aussi importantes qu’avec l’électricité, ou bien qu’elles ne sont pas comptabilisées.
Pourquoi cet arrêté est important ?
Impact pour les PSP :
- Logements chauffés à l’électricité : baisse de 17,4 % de leur consommation en énergie primaire. De nombreux logements vont ainsi sortir du champ de l’objectif d’effacement des DPE E, F et G prévu par la loi « Climat et Résilience ».
- Logements avec production d’eau chaude sanitaire (ECS) électrique uniquement : impact plus limité, mais possible effet de seuil.
- Ensemble du parc : baisse modérée de la consommation en énergie primaire, en particulier liée aux usages électriques dits « auxiliaires » (ventilation, etc.).
- L’arrêté entre en vigueur au 1er janvier 2026. Tous les DPE ou audits énergétiques édités à partir de cette date intégreront automatiquement le nouveau coefficient. Tous les DPE édités en 2025 et avant resteront valables et pourront le cas échéant être mis à jour gratuitement et facilement, sans nouvelle visite du diagnostiqueur, sur le site internet de l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe.
Impact de la modification du CEP de l’électricité sur l’étiquette énergie
- Les logements chauffés à l’électricité avec un DPE E avant la réforme passent quasi tous en D et sortent du champ de la loi Climat et Résilience,
- Les logements avec un DPE F passent quasiment tous en E : une intervention demeure obligatoire pour pouvoir continuer à les louer, mais l’échéance passe de 2028 à 2034,
- La réforme n’a logiquement aucun impact sur la consommation d’énergie finale des ménages et leurs factures d’énergie : en moyenne un kWh d’énergie électrique vaut 2 fois plus cher qu’un kWh de gaz
-> Enjeu d’intervenir sur les logements chauffés à l’électricité les moins performants malgré la levée de la contrainte règlementaire ?